L’autoroute des héros

Dans le rétro de mon américaine
J’ai longtemps vu briller la tour CN
J’embarquais tôt ce matin là
De Toronto vers Ottawa
Je filais sur la route qu’on appelle
Désormais l’autoroute des héros
Un léger drapeau d’étincelles
Flottait au vent sur mon capot

Sous le ciel de l’Ontario
L’autoroute des héros
(bis)

Distrait j’ai vu passer presque en sourdine
Un cortège officiel de limousines
Les vitres teintées de mystère
Comme le regard de Paul Auster
J’ai compté pas moins de douze Lincoln
Etranges vaisseaux noirs en file indienne
Que l’on attendait à Kingston
En rang sur la base aérienne

Sous le ciel de l’Ontario
L’autoroute des héros
(bis)

Dans ma mémoire repasse encore l’image
De ces carrosses avec ces doux visages
De jeunes femmes avec des mômes
Qui avaient dans le coeur des fantômes
Là-bas au pied d’l’avion qui les ramène
Y’avait sûrement le ministre en personne
Pour ces héros de la déveine
Un triste clairon qui résonne

Sous le ciel de l’Ontario
L’autoroute des héros
(bis)

Désert d’Irak ou bien d’Afghanistan
Où s’enlisent les hommes même les géants
Laissant à ceux qui leur survivent
Des larmes de destruction massive
Tomber pour quelques gallons de pétrole
Etait-ce un deal qui tenait bien la route
Seul au volant de ma bagnole
J’ai senti planer comme un doute

Sous le ciel de l’Ontario
L’autoroute des héros
(bis)

En pensant de plus en plus fort à toi
Mon ami mon frère j’ai touché du bois
Que plus jamais un vent de sable
N’emporte au ciel une feuille d’érable
Comme Boris Vian j’irai pas à la guerre
Je fais serment Monsieur le Gouverneur
Que de mon corps vous n’aurez guère
Que l’ombre de mon bras d’honneur
Sous le ciel de l’Ontario